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Chine

Une fois la frontière passée, avec les remous que vous savez (voir récit Vietnam) je me demande si le stop est possible en Chine ?

Et bien oui, le stop est possible en Chine, ce sont généralement les routiers qui s’arrêtent, mais la communication est plutôt difficile. Cela donne parfois lieu à des quiproquos : un routier s’arrête et me fait comprendre qu’il doit revenir dans la ville que je viens de quitter après plusieurs kilomètres de marche. Il semble avoir saisi la ville ou je veux aller. En arrivant en Chine je me suis trouvé un atlas routier en caractères chinois me permettant de montrer aux conducteurs où je veux aller. Je n’ai aucune idée de comment ces choses se prononcent mais quand je mets le doigt dessus ils le lisent correctement et donc y’a pas de malentendu. Ce routier revient donc dans la ville, me fait signe de descendre avec mon sac (je sens le mauvais plan là !) et de le suivre. J’obtempère et me retrouve dans la gare routière de la ville, je tente de lui faire comprendre que je fais du stop, mais la notion d’autostop n’est pas connu ici. Je ne peux rien lui faire comprendre, je tourne les talons et reprends la marche au même point que plusieurs heures auparavant ! Il doit se dire « Il est complètement taré celui la ! Je ne comprendrais décidément jamais rien aux étrangers » car malgré tout il a été très sympa de faire un retour en arrière pour me déposer là où il lui semblait le plus logique pour aller ou je voulais aller. Mauvais calcul, la logique m’est étrangère autant que la prothèse totale est mon amie.

Ma première nuit je la fais dans une rizière asséchée, réveillé par une horde de gallinacés, entendez ici des poules. A moins que ce ne fusse des coqs ? Je n’étais pas très bien réveillé je dois dire. La seconde nuit sera près d’un plan d’eau. J’y serai réveillé par un paysan à brouette. Qui semble plutôt apeuré et me demande de partir sèchement « De toute façon j’allais partir » je lui dis. « Je te parle mais tu comprends rien alors je ne sais pas pourquoi je me fatigue »

« Tin tan chong ta ???? doung du tcha !!!!!»

« Oui, oui t’énerves pas, tu vois pas que je range mon sac non ! »

Des villes aux trottoirs et aux routes larges se succèdent, bien que cela me semble trop large pour le trafic que j’y vois. Mais mieux vaut trop que pas assez. Zhanjing 3ème nuit de bivouac impossible de traverser un immense pont à pied, je dois prendre le bus. Il me dépose dans un patelin de l’autre côté, il est tard je me cherche un endroit ou pioncer. Je croise des militaires qui surveillent la circulation. L’un d’eux parle quelques bribes d’anglais je leur explique que je vais me trouver un endroit où dormir dans les herbes là-bas. Ils me font comprendre qu’il y a un parc juste en face de leur guérite et qu’ils y restent toute la nuit donc je serai en sécurité. L’un d’eux m’accompagne jusqu'à un banc en pierre, au fond du parc, sur lequel je m’installe. Je dois supporter sa présence alors que je me mets dans mon sac de couchage en caleçon. Mais je conçois qu’il ne doit pas voir tous les jours un corps d’athlète comme le mien alors je le laisse faire. Ceux qui me connaissent doivent rire en ce moment. Pour les autres qui ne me connaissent pas, je vous jure que j’ai un corps d’athlète. Il me laisse jusqu'à ce qu’à une heure du matin un autre militaire (a moins que ce soit le même, je n’arrive pas à les différencier !) me réveille, il en veut à mon sac, en le montrant du doigt. Et me fait signe de le suivre. Bon, qu’est-ce qu’il me veut ? Je comprends alors qu’il est préférable de mettre le sac dans la guérite avec eux et que je le récupère le lendemain. Je me resape et me voilà parti pour mettre mon sac-à-dos au chaud. Le lendemain, un des militaire rentre chez lui et m’avancera un bout de chemin à moto.


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Ces nuits de bivouac, bien que l’hiver touche à son fin sont fraîches (ce n’est pas encore ce que j’ai connu en Croatie mais c’est frais) ajouté à la marche et à une alimentation pas toujours équilibrée aggrave mon rhume en pneumonie. 650 km de stop plus loin c’est complètement HS que je me calle dans une des dernières auberges de Marins des années 50 de Macao. Ancienne possession Portugaise qui est retournée sous la souveraineté Chinoise en 1999 sous le statut de SAR ou Région Administrative Spéciale qui lui garantit une indépendance économique et politique pour 50 ans.

Avec le mobilier d’époque, les murs de cette auberge sont comme du papier à cigarette et pas de chauffage. C’est peut être le moins onéreux mais ce n’est pas le meilleur endroit pour se refaire une santé. Dans le couloir, le sol entre les étages fait penser à la cale d’un bateau, fait de lattes de bois espacées permettant de voir l’étage du dessous et du dessus. Je perds quelques sous dans un des 40 luxueux casinos que compte Macao, alors que j’espérais pouvoir y être suffisamment chanceux pour y gagner de quoi couvrir le prix de l’auberge. Mauvais calcul. Je ne fais que rajouter au luxe.

Il me faudra plusieurs semaines pour venir à bout de ce qui avait commencé par un simple rhume dans les montagnes du nord Vietnamien.

Je traverse ensuite le delta de la rivière de perle en bateau pour atteindre Hong-Kong ...


...la suite dans le livre de cette aventure. Je commande mon exemplaire