Cambodge

Enfin le Cambodge. Après 12 000 kilomètres, 62 laboratoires, 39 cabinets, 13 universités, 9 écoles, 8 fournisseurs dentaires et 4 congrès me voici arrivé à la destination qui a été le déclencheur de cette aventure. Plus précisément l’annonce d’appel aux bénévoles relevés dans le magazine Technologie Dentaire. Considéré comme pays en période de sortie de conflit, le Cambodge est sur la voie du rétablissement, bien que sous perfusion de fonds étrangers et d’aides internationales, prés de la moitié du budget national (plus de 600 millions de dollars) vient de donneurs dont fait partie la banque mondial. C’est un des pays au monde ou il y a le plus d’ONG et où la corruption institutionnalisée est le plus grand frein à l’amélioration des conditions de vie de la population de base. 35 % des Cambodgiens vivraient avec moins de un dollar par jour ! Le développement économique de la dernière décennie ne profitant que majoritairement à une certaine élite. En 10 ans la moitié riche du pays a pu faire évoluer de 45 % à la hausse ses revenues alors que celui de la moitié pauvre n’a progressé que de 8 %. L’organisme transparence international place le Cambodge à la 152 ème place sur 163 pays dans son index de perception de la corruption de 2007. Mais comment un fonctionnaire peut s’en sortir avec 20 dollars par mois. « Ces gens là n’ont pas le choix, c’est terrible pour le pays mais on les comprend » me dira Bun Thi de e-dental lab. La corruption sévit à tous les niveaux de la société depuis le fonctionnaire de police qui va toucher des citoyens fraudeurs quelque riels, jusqu’aux hautes sphères du gouvernement. Selon les indices de gouvernance de la banque mondiale, le contrôle de la corruption n’aurait presque pas évolué depuis 10 ans. Classant le Cambodge dans les 10 % des pays les plus corrompus au monde ( http://info.worldbank.org/governance/wgi2007/sc_chart.asp ) La réaction récente d’un membre de la famille du premier ministre Hun Sen à un rapport de Gobal Witness mêlant l’entourage du premier ministre sur le trafic des ressources forestières, menaçant de couper la tête aux enquêteurs s’ils remettaient les pieds au Cambodge, est plutôt surprenant comme ligne de défense ! Aurait-il quelque chose à se reprocher ? Rapport global witness: http://www.globalwitness.org/media_library_detail.php/546/en/cambodias_family_trees En 2006, un rapport qui affirmait la perte de 75% du budget national fut critiqué par le premier ministre, Hun Sen. La corruption n’est pas une généralité bien heureusement, il y a des personnes qui s’investissent pour leur pays. J’ai pu rencontrer des personnes et ONG fabuleuses qui sur le terrain donnent leur temps, leur argent et leur énergie pour l’amélioration réel du quotidien des Cambodgiens. Je voudrais citer 2 personnes en particulier qui pour le coup ne sont pas Cambodgiennes mais qui par leur action, désintéressée, faite à un niveau local, agissent directement au service de la population. La première, John Kimbrough, Américain que j’ai rencontré à Sisophon, enseigne l’anglais et le yoga dans la prison provinciale de Battambang. Il me disait devoir chercher une activité rémunératrice car le bénévolat ne nourri pas son homme. Son action est remarquable, je voulais le saluer en le citant ici. La seconde Françoise Deshoulières qui a crée une association pour construire une guest-house à Sisophon un village du nord Cambodgien, au profit d’une famille cambodgienne. Françoise que j’avais rencontrée en France avant mon départ parraine également une petite Cambodgienne par l’intermédiaire de l’ONG Enfants Du Mékong. Je voulais également saluer ici sa générosité et son désintéressement dans ce qu’elle entreprend ici. Au niveau de la prothèse dentaire, il n’y a pas d’école pour la profession et pas de recensement officiel des laboratoires. Il y en aurait cependant entre 10 et 20 comme en Birmanie à la différence que le Cambodge n’est pas isolé comme peut l’être la Birmanie, permettant un accès plus aisé aux matériels et aux connaissances et donc a un développement auquel ne peut prétendre la Birmanie (Myanmar aujourd’hui). « On était seulement 40 dentistes en 1979 à la fin du régime Khmer rouge » me confie Tan Bun Lim aujourd’hui professeur à l’Université Internationale de Phnom Penh. Ils sont aujourd’hui 400 ayant un diplôme officiel. Mais encore nombreux sont les dentistes traditionnels qui apprennent de père en fils sans aucune formation universitaire. Sur les 46 cliniques que compte Siem Reap seule 3 ont été ouvertes par des dentistes diplômés. Beaucoup de cliniques effectuent elles-mêmes certains travaux de prothèses. Dans des installations précaires comme celles-ci d'une clinique de Phnom-Penh : Je visiterai 7 laboratoires dans le pays, je leur laisse à tous une copie des DVD et documents que j’avais emporté et récupéré le long de ma route dans les universités et congrès et travaillerai en bénévole dans 3 d’entre eux. Le laboratoire E-dental lab. un des plus moderne du Cambodge lequel a lancé l’appel aux bénévoles n’a visiblement pas besoin de moi, je me concentre alors ou les besoins sont les plus importants. Le laboratoire Sopeakmonkul est celui dans lequel je resterai le plus longtemps mais également le laboratoire Tan Meng Heang de Siem Reap, je donne tout ce que je peux au sujet de la prothèse complète, la prise d’empreinte avec porte empreinte individuel, le montage adapté au cas de crête, l’équilibration par meulage sélectif, je présente une projection d’un cas de totale réalisé à Phnom Penh aux étudiants de l’Université Public. Au sujet de la prothèse conjointe, sur la morphologie, le travail des cires, la forme des faux-moignons, la forme des armatures, le grattage, la coulée. Je conseille sur des matériels indispensables dans lesquels investir comme four de chauffe pour, si ce n’est éviter, tout du moins être sûr, qu’un manque de coulée n’est pas du a un cylindre trop froid. Comment contrôler la température quand on utilise du charbon de bois ! Cela amène le technicien à surchauffer son alliage pensant que les manques de coulées proviennent d’un alliage trop froid. Le message semble être passé. Voici un résumé en photo de ce que j'ai fait: La plupart des laboratoires que je visite fonctionnent sur un même modèle. Les employés pour beaucoup viennent des parties rurales très pauvres et sont formés au laboratoire, à une tâche précise pour un salaire compris entre 150 et 200 dollars mensuel. Ils sont hébergés et nourris par le laboratoire. Seule une demi-journée de congé par semaine pour fournir les cabinets qui travaillent toute la semaine. Voici quelques laboratoires et cliniques du Cambodge: Sopheakmongkul Tan Meang Heng Clinique dentaire Européene Cliniques Pachem Angkor Muyluck Dental Lab Kiengveng Clinique Roomchang et e-dental Lab J’aurai, durant mon séjour au Cambodge, reçu la visite de mon père et sa compagne avec lesquels je visiterai les fabuleux temples d’Angkor, joyaux d’Asie du sud-est, grandiose tant par la taille sur laquelle ce gigantesque complexes de temples s’étend que dans les détailles de certains de ces temples. Mon père se joindra à mon activité bénévole en donnant lui aussi bénévolement une journée et demie de conférence avec la réalisation d’un cas clinique. Voici le compte rendu de cette journée et demie de seminaire. Vous pouvez le télécharger ici en PDF : COMPTE RENDU DU SÉMINAIRE Voila 2 mois bien remplis, je me dirige maintenant vers la Chine, pour revenir en Inde, via le Tibet et le Népal, et y continuer la formation. Je suis actuellement au Vietnam. A bientôt….