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Macédoine

Une fois en Macédoine, dans le 1er café après la frontière, je rencontre un Albanais qui me propose d’aller faire du fitness avec lui.

Je n’en ai jamais fait, l’expérience peut-être intéressante. Je me retrouve, cure-dent parmi les chênes massifs. Coaché par un billot qui me fait faire le tour des engins à gonfler l’ego. Il me fait travailler abdominaux, deltoïdes, pectoraux, biceps et dorsaux par séries de 10. Quand il me propose le vélo, je refuse catégoriquement !

Le lendemain, après une nuit pas suffisamment réparatrice dans un champ, non loin d’une mosquée qui à 4 heures du matin lance dans la nuit, l’appel à la prière. Je reprends le kinese, courbaturé jusqu’aux cheveux. Si la douleur peut être personnifiée, en cet instant mon corps peut en être l’expression.

3 ème jour de course depuis Tirana. J’avale 60 km.

Une autre nuit sous les étoiles. L’allégorie de la douleur que je suis reprend la route. Je tente une toilette dans la montagne. Mais ici autant qu’en Albanie, au Monténégro ou en Bosnie-Herzégovine il y a toutes sortes de déchets sur les rives. J’abandonne l’idée de la toilette.

Le double affichage, cyrillique / latin, des panneaux de villes m'occupe. Cela m'amuse de reconnaitre certaines lettres cyriliques.

Je fais une pause devant le visage paisible et affable d’Irelia qui ramène du bois dans une brouette. On ne se comprend pas un brin mais le courant passe. On se sert la main. La fugacité de la rencontre ne m’en laissera pas moins un souvenir tenace. Je me souviens. Elle m’apparaît comme heureuse et satisfaite. Elle a le regard sincère et honnête de ceux qui vivent en harmonie. Elle remet son fichu sur la tête pour mieux paraître sur la photo que je prends d’elle.


Un peu plus loin, ayant un besoin de saccharose important quand je roule, je m’avale la moitié d’un pot de miel dans lequel baignent des amandes et des noix. Les apiculteurs vendent leur production au bord de route dans de toute petites échoppes derrière lesquelles on aperçois les ruches colorées d’ou ils tirent le délicat nectars.

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Dans une pizzeria de Kichevo, ville ou je trouve un chargeur pour mon appareil photo, je vois un autocollant « don’t FYROM me » qui date de la campagne contre l’appellation FYROM pour la nation.

FYROM: Former Yougoslave Republic Of Makedonia (ex-république yougoslave de Macédoine)

Au moment de l’indépendance décidée par referendum en 1991, lors de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, le pays ce choisi le nom de Macédoine. La Grèce lui conteste cette appellation car la Macédoine (qui n’est pas, ici, un mélange de légumes et mayonnaise en salade) est une zone géographique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et l’actuelle République de Macédoine.

Je retrouve la vallée et des températures plus clémentes. La nuit, sera pourtant fraîche, -3. La couche de givre sur mon pantalon et mes semelles que j’ai laissées à l’extérieur, n’ayant pas prévu une telle température, se retire facilement, et sèche rapidement à la chaleur des premiers rayons du soleil.



4 ème jour de vélo. J’attaque un col de 1200 mètres. J’y retrouve la neige que j’avais laissée en Bosnie-herzégovine. Une odeur familière me touche la narine, c’est de la fougère. Me revient en mémoire mon enfance, le bois du parc ou j’ai grandi et la forêt ou l’on faisait des cabanes de fougères avec les copains et mon frère.……… Cristallisation de mon émotion, mes larmes gèlent sur mes paupières. Dans quelques jours, le 1er avril. Il aurai eu 31ans. Je l’imagine apparaître de nul par « poisson d’avril les gars ! Je ne suis pas partis » Je sais qu’il le fera un jour. Mais il aime les blagues qui durent.

Je prends plaisir à pédaler, j’arrive à me détacher de la douleur de mes jambes. Sur la route, j’aperçois, qui pédale dans l’autre sens, un cycliste chargé comme une mule. On se reconnaît comme étant du même bord, bien que circulant en sens contraire l’un de l’autre. Originaire du Japon, Keiichi vient de là ou je vais.

« Tu verra les gens en Iran sont très accueillants…Au Bengladesh, si tu t’arrêtes pour discuter comme ça dans la rue, en 5 minutes, il y a 50 personnes autour ! … au Népal, je me suis dis : ‘ Et si je grimpais l’Everest ?‘ »

C’est ce qu’il fera, après un an d’entraînement. Il sillonne le monde depuis 4 ans avec son vélo au pédalier à simple plateau "Quand c'est trop dure, je marche à coté et je pousse. Je ne suis pas pressé" me dit-il. Il estime lui rester encore 5 ans pour achever la boucle jusqu’au Japon en traversant l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. Au cours de la discussion, une camionnette s’arrête, 5 garçons en sortent et l’un d’eux regarde le Japonais fixement. Dans nos 2 têtes, la même question « Qu’est ce que c’est que ça ?» Keiichi en a vu d’autre, il m’a raconté s’être fait volé son vélo, mordre à trois reprise par des chiens, agressé deux fois. Une fois au couteau et une fois à la grenade. Il me raconte ça sans émotion. Cela c’est passé c’est tout. Je crois que ce genre de voyage permet d’accepter bien des situations pénibles, qui prêtent à sourire après coup. Quoi qu’une agression à la grenade quand même. Je reviens à nos 5 compères, celui qui regarde Keiichi lui prend son carnet ou il notait mes coordonnées et lui montre que les siennes y figures. Grande exclamation, c’est la personne avec laquelle Keiichi avait rendez-vous.



Voici le site de Keiichi http://photo.svobodno.com/

Après 5 jours d’efforts et environ 300 km depuis Tirana, j’atteins Skopje la capitale.

Je m’installe à la terrasse d’un café de la banlieue, après une collation mon voisin de table m’invite à partager un brandy. Drago, me parle des problèmes que la Macédoine a pu rencontrer avec les grecs au sujet du drapeau national. A l’indépendance la Macédoine, choisi d’orner son pavillon de l’étoile de Verginia. Cette étoile a été retrouvée dans le tombeau présumé de Philippe II, père d’Alexandre le grand. La Grèce pour qui la Macédoine Antique appartient à leur propre histoire leur conteste ce symbole. Le drapeau se changera alors d’un soleil à 16 rayons en ventilateur à 8 pales selon les paroles d’une autre de mes rencontres. Les macédoniens ont d’ailleurs, du fait de leur drapeau le privilège de pouvoir entrer au Japon sans visas. On m’a, en effet, appris que le Japon accordait le droit d’entrer sur son territoire à tous ressortissants d’une nation ayant le soleil sur son étendard !

Apres le 8eme Brandy je chevauche le kinese en direction du centre, ...

...la suite dans le livre de cette aventure. Je commande mon exemplaire



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