Mais tout d’abord qu’est ce que le Deendayal Research Institute (DRI) ?

Fondée en 1972 par Nanaji Desmukh pour valider la philosophie d’Humanisme Intégral (Cf. encart) proposé par le Pandit Deendayal Upadhyaya (1916-1968).

Humanisme integral « Plusieurs écoles ont proposé l’Humanisme. Mais leur pensée est ancrée dans la philosophie occidentale et par conséquent est essentiellement matérialiste. Ces penseurs n’ont pas été capables d’offrir une quelconque explication à la nature éthique de l’homme ou à son comportement. Si vous refusez le spiritualisme, alors le comportement humain, les relations humaines et la relation entre l’homme et l’univers ne peuvent être expliquées. » Site de DRI Alternative au Capitalisme et Socialisme par Pandit Deendayal Upadhyaya (1916-1968) « Les deux systèmes, capitaliste autant que communiste, ont échoué dans la prise en compte de ‘l’Homme Intégral’, sa complète et vraie personnalité  ainsi que ses aspirations. L’un le considère comme un simple être égoïste recherchant l’argent, ayant une seule loi, la loi de la compétition féroce, en gros la loi de la jungle ; alors que l’autre l’a pris pour un simple engrenage, faible et sans vie incapable de bonnes choses sans être dirigé, dans le système globale, régulé par des règles rigides. La centralisation du pouvoir, économique et politique, est suggérer dans les deux. En conséquence de quoi, ils résultent en une déshumanisation de l’homme. L’homme, la plus grande création de dieu, en perd sa propre identité. Nous devons le rétablir dans sa position légitime, l’amener à la réalisation de sa grandeur, réveiller ses capacités et l’encourager à s’exercer à atteindre la hauteur divine de sa personnalité latente. Ceci est possible uniquement a travers une économie décentralisée. Nous ne voulons du capitalisme ni du socialisme. Nous aspirons au progrès et au bonheur de ‘l’Homme’, l’Homme Intégral. Les protagonistes des deux systèmes se battent avec l’homme sur le bûcher. Les deux systèmes ne comprennent l’Homme pas plus qu’ils ne se soucis de ses intérêts. »

Nanaji quitte la politique en 1978 pour développer un modèle pour le développement des zones rurales sur la base de l’Humanisme Intégral. Après les premières expérimentations à Gonda (U.P.) et Beed (Maharashtra), Nanaji arriva à un programme pour le développement de ces zones rurales qui couvre la santé, l’hygiène, l’éducation, l’agriculture, la  génération future, la conservation des ressources et la conscience sociale qui est à la fois durable et reproductible.

Le projet appelé ‘Projet Chitrakoot’, ou ‘la campagne pour l’autonomie’ à été lancé le 26 janvier 2005 dans 80 villages autour de Chitrakoot dans L’Uttar-Pradesh et le Madhya-Pradesh. Le projet s’est aujourd’hui donné pour objectif l’autonomie de 500 villages autour de Chitrakoot pour 2010 et de pouvoir servir de modèle durable et reproductible pour l’Inde et le monde.

« Nous avons sélectionné 500 villages négligés. Nous avons entrepris la tâche d’assurer le développement harmonieux de tous les hommes, femmes et enfants des ces villages, sans discrimination. Notre programme repose sur les principes d’auto-développements et d’auto-initiatives lesquels sont basés sur des programmes de développement. La coopération active des villages sélectionnés est la source de notre force pour notre travail. » Nanaji Desmukh.

La relation avec les villages et le centre est assuré par des ‘couples diplômés’ (Graduate couples), formés par l’institut. Ils s’installent dans un village pour une période comprise entre 3 et 5 ans et s’occupent de 4 à 6 villages selon la taille et l’éloignement. J’ai eu la chance de voir le travail de l’un de ces couples en passant 2 jours avec Sunita et Shivdeted Mishra et leurs 2 enfants dans le village de Sonversha. Je me suis rendu compte du rôle essentiel qu’ils y jouent. Voila 2 ans qu’ils sont dans ce centre qui est leur deuxième. « Je me souviens combien c’était difficile au début dans notre premier centre, je ne voulais pas continuer, mais mon mari m’a convaincu de faire un effort, que le travail que l’on y faisait était très gratifiant. Je me suis accrochée et aujourd’hui je ne regrette pas, même si le salaire n’est pas très élevé, on aide ces villageois en faisant ce travail social.» me dira Sunita.

Shivdeted, me précise qu’« au début c’est vrai que ce n’était pas facile, sans électricité ni ventilateur par ces fortes chaleurs ou d’eau courante ; ma femme ne savait pas se servir d’une pompe à eau pour chercher l’eau dans le village. On a du apprendre à s’adapter à cette vie plus difficile que dans la ville d’où on vient.»

Pourquoi avoir choisi d’installer le centre a Chitrakoot ? Les mots de Nanaji sont clairs : « A la frontiere du Madhya Pradesh et de l’Uttar Pradesh se trouve une petite ville appele Chitrakoot. Lors de son exile, le seigneur Ram* a commence a y œuvrer pour l’amelioration des opresses. Avec cet important cadre historique et inspirant, nous avons fait de Chitrakoot  le centre de notre travail. » * 7eme incarnation de Vishnu une des 3 deites primordiales que sont Vishnu, Brahma et Shiva. Ces 3 deites sont issue de la realite ultime parfois appele Brahmane ou Ishvara dans sa version avec attributs

Voici une gallerie de portrait
d'habitants du villages de Sonversha

Les couples tiennent un registre sur lequel ils recensent le nombre d’habitants des villages de leur secteur ainsi que le nombre d’animaux de ferme, la taille des terres cultivées, le type d’habitation (hutte, mur en terre ou dure), le nombre et type de point d’eaux, le nombre de famille en dessous du seuil de pauvreté etc.… « Certaines familles n’ont pas de quoi se payer une seconde paire de vêtement ou ne peuvent donner que des chappattis (le pain local) à manger à leurs enfants. » me dira Sunita.

A leur arrivé dans un centre le couple va créer 4 comités (le comité de développement du village, celui des femmes, celui des enfants et celui du Bhajan qui pourrait être traduit pas dévotion avec des chants religieux) et vont tenir un calendrier des formations suivies par les villageois aux différents centres de DRI. Plusieurs centres agricoles scientifiques (appelés KVK) dispensent des entrainements aux techniques de récupération d’eaux, de sélection des plantations économes en eaux, de bio fertilisation, à la fabrication de vermis-compost, l’utilisation de bio-pesticide, la production de biogaz pour ceux ayant du bétail, la production de champignons, le centre participe également a l’amélioration des race de chèvres et vaches en couplant celle des villageois avec des races plus productives. Je me permets de leur faire remarqué mon étonnement au sujet de la fabrication de lessive utilisant des produits non disponible dans les villages et probablement nocif pour la santé, cela ne semble pas dans l’état d’esprit de Chitrakoot qui veut l’autonomie des villages en utilisant des produits disponible localement et le respect de l’environnement par la production de produits biologiques. Je leur dit avoir découvert une noix de lavage riche en saponine alors que j’étais en France qui provenait d’Inde et était complètement biodégradable. « Mais cette noix ne pousse pas dans cette région, cela dit nous avons une plante aussi riche en saponine dans la région, nous allons étudier la question » me dira t’on au centre KVK ou je fais part de ma remarque. Je souhaite que cela puisse y être mis en place.

Il existe 4 centres KVK dispersés sur la zone d’action du projet Chitrakoot

Il existe également le centre Udyamita Vidyapeeth qui lui dispense des formations sur la production alimentaire, couture, fabrication de tuiles, formation informatique, etc…

Ou même diverses écoles et collèges en internats destinés aux enfants des villages. J’aime particulièrement la maternelle qui a été conçu de manière à apprendre visuellement aux enfants. Voyez par vous-même :

Le centre dentaire, lui, se trouve dans le centre Arogyadham dans lequel se trouve également une unité de vaches pour maintenir un cheptel bovin de qualité, mais aussi et surtout un centre de recherche de médecine Ayurvédique qui est l’activité centrale du centre hospitalier Arogyadham. L’Ayurveda (littéralement ‘science de la vie’ ou ‘connaissance du pouvoir vital’) est le plus ancien système de pratique médicale. Dérivé de visions spirituelles, reçues par des ‘Rishis’ (Sanskrit pour ‘voyants’) indiens, il y a 5000 ans.

Le centre Arogyadham permet de mettre par écrit des données concernant les mélanges de plantes pour maintenir vivante cette médecine traditionnelle. L’Ayurveda prône un style de vie sain et recommande des traitements à base de préparations de plantes de yoga, de diète, et de purification. Mais également des bains de vapeur, l’aromathérapie ou la méditation sont utilisés pour soigner les patients.

Le departement dentaire est l’unique à Arogyadham à utiliser la médecine allopathique.

page département dentaire du projet Chirakoot ou je suis resté 2 mois

Pour en savoir plus sur le Deendayal Research Institute suivez le lien suivant (Anglophone):www.chitrakoot.org