C’est au Kosovo, à Podujevo, que je rencontre les tarifs les plus bas de
mon voyage : 10 euro la ccm. Mais je sais que ce tarif est pratiqué egalement en Bosnie-Herzégovine, au Monte Negro ou en Macédoine. La moyenne des tarifs est cependant de 25 euro pour la ccm.
Beaucoup de Kosovars ont été évacués ou contraints de fuir pendant les
bombardements, laissant leur laboratoire. A leur retour ils ont du repartir de zéro,
retrouvant leurs biens détruits ou pillés.
A Podejevo, les patients requérants une prothèse amovible viennent directement dans
les laboratoires pour ce faire appareiller. C’est le concepteur de la prothèse
qui prend en charge le patient de A à Z réduisant ainsi le risque d’erreurs et
augmentant la précision et le service final.
Je visite des confrères à Prishtina, la capitale, ainsi qu’a Podojevo.
PRISHTINA
A mon arrivé à Prishtina, je me présente à l’école de prothèse qui ce
trouve dans l’école de médecine Ali Sokoli. Pour visiter, il faut une
autorisation du ministère de l’éducation national. Redoutant les longueurs
administratives je me passerai de cette visite.
Un apprenti rencontré dans un laboratoire m’apprendra qu’il y a peu
depratique à l’école. Alors que je lui
montre les photos de l’école de Macédoine avec les 4 micromoteurs pour
l’ensemble de la classe, il me dit que c’est bien plus que ce qu’ils ont.
1. UNIVERSITE
Equipé de plus de 50 fauteuils repartis sur 7 cliniques l’université de
Prishtina fête cette année ses 25 ans d’existence.
J’y rencontre le professeur Agim Islami chef du département de
prosthodontie avec lequel je sympathise. Etant lui aussi épithèsiste, il me
montrera un diaporama qu’il présentera lors du congrès Bass (Balkanique
Stomatological Society) à Istanbul début avril. Je garde la date en mémoire
pour aller voir cela lors de mon passage à Istanbul. Agim Islami cherche à quantifier l'amelioration de la phonation sur ces patients. Le jour de ma visite, Andin Randobrava, producteur de music, lui remet
les enregistrements de phonation de patients appareillés pour une ouverture palatine,
qu’il était venu faire quelques temps auparavant.
J’aurai l’occasion d’assister à son travail pour deux cas, un rebasage
d’un obturateur palatin et l’essayage en cire d’une épithèsiste nasale.
Le professeur Islami a étudié la prothèse faciale au King’s college
hospital de Londres.
univ pristhina
2. LABO SHEFQET
Shefqet travaille au laboratoire de l’université. Il m’a proposé, lors
de notre rencontre de visiter son cabinet. Il me raconte avoir été chassé
de chez lui avec sa femme et ses enfants par les militaires serbes en mai 1999
alors que l’OTAN bombardait le pays. « La colline que tu vois en face
était en feu. Les militaires son rentrés dans la maison nous menaçants avec
leurs armes. Je voulais partir dans la montagne mais nous avons été
nous refugier en Allemagne pendant les bombardements. A notre retour il n’y
avait plus rien dans la maison ni dans le labo. » Il me raconte cela le
sourire aux lèvres.
Son cabinet/laboratoire est équipé d’un matériel ancien que Shefqet a récupéré
petit à petit. Son salaire d’une centaine d’euro de l’université n’étant pas suffisant pour subvenir aux besoins de sa famille.
Il me jouera un morceau de Shiftelia, cette instrument a corde, qui voici:
Labo Shefqet
3. LABO DENTEK
Le laboratoire Dentek est peut être l’un des plus gros du Kosovo avec
ses 6 employés. Fatos Falihamixhiqi le patron est en cours d’aménagement de son
local.
Système Cao/Fao Cerec, four Zircon, céramique pressée…
DenTek
4. CLINIQUE ARS
Cette clinique de chirurgie Maxillo-Faciale accueil des patients du
monde entier. Le docteur Ngadhnjim Domi va ouvrir dans peu de temps un laboratoire
de prothèse
ARS
PODOJEVO
C’est une ville du nord Kosovo de 37 000 habitants. Je visite 3 des 4
laboratoires de la ville.
Enis, qui est en apprentissage à Isadent, le cabinet de son père,me fera faire le tour des autres laboratoires
et cabinets du quartier.
1. PHOTODENTI
A la recherche de laboratoires, je croise sur mon chemin cette échoppe spécialisée
dans la radiographie retro alvéolaire.
Photo Dentis
2. ISADENT
Ce cabinet familial ouvert depuis 1977 par Esmet Maloku, a été pillé
pendant la guerre. A son retour, Esmet a du repartir de zéro, en s’équipant de matériels
d’occasion pour reprendre son activité. Il va à Prishtina pour faire les
travaux de métallurgie, n’ayant pas encore récupéré de fronde ni de four.
2 de ses fils travaillent avec lui.
J’y découvre une astuce pour le brillantage de la résine. Poudre de plâtre
et alcool. C’est très efficace et économique.
IsaDent
3. LABO HOMDI KOSUMI
Homdi Kosumi travaille seul dans ce laboratoire, les conditions sont les
mêmes qu’à Isadent, il n’est pas équipé pour la métallurgie qu’il fait
ailleurs.
Labo Homdi Kosumi
4. DIJADENT
Ce laboratoire a été financé en partie par l’aide international proposée
par les Nations-Unis. Le petit drapeau Finlandais sur les divers matériels
indique la provenance de l’aide. « De temps à autre, un contrôleur vient vérifier
l’utilisation du matériel » m’apprend Sadije qui tient le labo avec Artan.
Elle me fait gouter du Pite me Spanaq qu’elle a fait elle-même, un Burek en
forme de tarte. Un délice.
Elle va soliciter une aide supplémentaire pour obtenir de quoi effectuer
la Métallurgie.