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1er janvier : jour du départ.

Un ami, Goran, me dépose à la gare de péage d'Aix en Provence. Ultimes embrassades et me voilà parti pour une petite ballade. Pendant ma quête d'une voiture pour Fréjus, ma première étape, une voiture de police s'arrête et on me fait signe d'approcher.

« - C'est interdit de faire du stop sur l'autoroute, monsieur !

-Vous n’allez pas à Fréjus par hasard ? (On ne sait jamais, je tente quand même.)

-T'aurais pas 50 euros ? (Je ris jaune.)

-Mais je me mets où si je ne peux pas rester ici ?

-Sur une bretelle d'accès avant l'autoroute, monsieur.

-Mais je me sens plus en sécurité ici. Les voitures ralentissent, s'arrêtent et peuvent se mettre sur le côté pour me prendre sans gêner les autres. Plutôt qu'au bord de la route où c'est plus dangereux. »

Après un moment de réflexion il me laisse faire en me rappelant que ce n'est pas une chose à faire.

"oui, oui monsieur l'agent"

Après une cinquantaine de voitures auxquelles je souhaite une bonne année, un père de famille de retour de fête s'arrête. Ce sera mon premier stop du voyage. Il me dépose à Fréjus où je retrouve Béatrice et Sam, un couple d'amis chez qui je passe une nuit. Le lendemain, après avoir assuré ma voiture hors circulation auprès de mon assurance, je retrouve Philippe et Chrystelle, d'autres amis chez qui je mange.
Philippe me dépose à Roquebrune. Je suis à la recherche de Frère Antoine, un moine ermite que j'aimerais rencontrer avant mon départ. Je trouve l'illuminé dans sa grotte attendant ce que Dieu lui enverra. Ce fut moi. Il m'offre le gîte et le couvert et me donne les roupies qui lui restaient de son dernier voyage en Inde. J'ai connu cet étrange personnage par la musique qu'il fait. Il joue en effet d'un instrument indien qui porte le doux nom de "rossignol" mais ce qui m'a attiré le plus dans ses créations musicales, ce sont ses textes tous empreints de sagesse. Petites histoires qui enseignent certaines valeurs et la perte d'autres. J'aime cet esprit farceur qui vit depuis quarante ans dans le coeur du rocher. On trouvera par exemple, dans la forêt précédent l'arrivée à son antre, un carton sur un rocher ressemblant à une pierre tombale . Sur ce carton il a inscrit "ici repose... un gros caillou." A 84 ans, cet esprit malin ne cherche rien d'autre qu'à déclencher le rire chez son prochain et le faire réfléchir sur lui-même. Il aime à rire des personnes qui se prennent au sérieux. Ancien sculpteur, il se régale d'apprendre que certaines de ses oeuvres ont été datées de plusieurs siècles.

Voici le frere et son habitat:




21h30. J’écris mon journal à la lumière de bougies. Silence total dans la grotte si ce n'est le frottement du stylo sur les pages et j'entends le Frère se manifester : un pet ! Ce doit être les rations de combat que des soldats en permission lui ont rapportées la veille.

Il a quotidiennement de la visite de randonneurs surpris de découvrir que l'on puisse vivre ainsi ou de curieux venus spécialement voir « la bête ». On entend du bruit à l'extérieur. Il me dit : « on va voir si ce sont des touristes horizontaux ou verticaux ceux-là. » Il m'explique que les touristes horizontaux sont ceux qui ne font que passer. Parfois même ils prennent des photos à travers la vitre. Les verticaux sont ceux qui frappent à la porte et prennent le temps de s'asseoir et de découvrir quel est ce personnage mystique. Souvent les passants lui laissent des victuailles. Pendant mon séjour chez lui, il aura eu des pots de confiture, du pâté, des chocolats. « Le paradis c'est ici » est le titre du livre qui vient d'être écrit à son sujet. Une chose est certaine, c’est qu’il s'est trouvé son paradis.

Apres 2 jours aux cotes de Frere Antoine, il me dépose au péage pour la suite de mon voyage en feignant de partir avec mon sac dans le coffre et me précise que l'on reconnaît la taille de l'ego d'un voyageur à la taille de son sac.

Moi qui pensais avoir réussi à diminuer mon ego à son maximum, il pesait 13 kilos à mon départ. Frère Antoine qui voyage avec un simple ballot me convainc du contraire.

Me voilà donc chargé d'un recueil de pensées, du paquet de chocolat qu'une amie lui a dépose dans l'après-midi et d'un ego de 13 kilos.

Un seul impératif : honorer mon rendez-vous avec mon cousin à Bologne le lendemain. Pise est sur la route. C'est mon objectif pour la soirée.

04.01.2007

J'observe les derniers kilomètres de France et rentre sur le territoire italien au côté d'un routier italien. La première chose qui me surprend sont les serres immenses qui, sur des kilomètres, occupent le moindre espace de montagne. On y cultive des fleurs m'apprend-il. Il me dépose avant Gênes. Là, je marche quelques kilomètres en direction de Gênes. La température de 15 degrés est agréable pour la saison. Je reprends le stop un peu plus loin. Jass, la dernière personne à me prendre me dépose à Viarenggio, une ville portuaire à 10 km au-dessus de Pise. Pendant le trajet d'une heure, j'apprends qu'il travaille sur un yatch de 50 mètres avec 9 autres personnes. Ce yatch est le plus grand des trois que possède son employeur. Il est désolé de ne pouvoir me recevoir chez lui car son amie ne l'a pas vu depuis plusieurs jours. Je l'écoute appeler un ami pour me trouver un endroit où dormir. Il ne me traduit pas car la tentative échoue, mais je saisis. Je lui assure que cela ne pose pas de problème pour moi de bivouaquer. Je passe une nuit sur la plage. La température descend à 5 degrés mais mon sac de couchage est suffisamment isolant et me tient bien chaud. Le plus inconfortable fut la dalle de béton qui me servit de matelas. Un début de pluie m'a chassé de la plage. Je m'abrite sous un préau d'un bâtiment de « croce verde » utilisé par les secours en période estivale.

05.01.2007

Pour être sûr d'avoir le temps de voir Pise, je m'y rends en train. J'observe la chaîne montagneuse Emilia Romagna s'éloigner derrière moi. Visite de la ville en une demi-journée. Je trouve un petit livre sur les propositions venant du monde entier pour sauver la tour penchante. Une prévoit la sculpture d'un colosse qui soutiendrait la tour. Une autre construirait une tour jumelle qui pencherait à l'opposé de la première et serait reliée à elle pour empêcher sa chute.



Tiens, un bureau de poste. Je vais en profiter pour envoyer quelques cartes. Je découvre alors que les postes françaises n'ont rien à envier aux italiennes. Même couleur jaune, même file d'attente interminable (j'ai le ticket 93, l'afficheur passe péniblement au 80), mêmes usagers excédés et même accueil qui vous montre combien on aime travailler dans un bureau de poste.

Je rejoins Bologne en train pour être au rendez-vous dans les temps. Pendant que mon billet de train s'imprime, j'explique mon point de vue au guichetier :

« C'est comme en France ici dans les postes : même couleur, même attente, même accueil et les billets de trains sont pareils.

- Oui c'est vrai c'est pareil. La différence c'est que… (il laisse planer un petit silence pour me sonder) ....... l'Italie est championne du monde. »

Eclats de rires.

Bologne 18h. Bologne se trouve de l'autre côté de l'Emilia Romagna. Toulouse, la ville rose, peut palir devant Bologne dont la quasi totalité des bâtiments est fait de brique rouge . Je remonte l'avenue qui fait face à la gare pour rejoindre la plazza maggiore. Succession d'arcades jusqu'à la place. Bologne est...

...la suite dans le livre de cette aventure. Je commande mon exemplaire